Patrimoine Maritime Catalan

            Les barques Catalanes ou « sardinals » sont,  à l’origine, des bateaux de pêche à la Sardine et à l’Anchois. A la fin du 19 ème siècle, Collioure compte plus de 120 barques servies par 700 marins environ. Avec les ateliers de salaison et divers chantiers de construction ce sont plus de mille personnes qui travaillent de la mer.

            Quelques chantiers ou « Drassanes » fabriquent ces bateaux à Banyuls, Collioure et le Barcarès où elles  sont ensuite gréées de la traditionnelle voile Latine reconnue pour ses performances et parfaitement adaptée à leur propulsion. La voile Latine est probablement la première voile dite “Aurique” du monde, des textes Byzantins  la mentionnent déjà. (photo: chantier Bonafos à Banyuls/mer)

 

            Dépassées par les nouvelles formes de pêche et les motorisations, ces barques ont été peu à peu désarmées. En 1968 la plupart ne sont plus que des épaves et sont brûlées sur les plages (photo ci-dessous) ou elles pourrissent, afin de faire place nette à la nouvelle industrie : le tourisme.  

 

comment reconnaître un Sardinal ?

Avec Michel JUNCY, un « complice » co-propriétaire du « Notre Dame de Consolation » (voir plus bas) nous allons essayer de vous montrer quelques uns des points qui caractérisent les Sardinals construits jusqu’au début du XXè siècle. Les autres points seront vus au fur et à mesure de l’évolution du chantier.

 

L’ASTA (fourche avant) et la CONTRARRODA (la contre-étrave) ont été remplacées. Michel JUNCY tient l’ancienne ASTA à coté de la nouvelle. Taillées dans une fourche d’arbre on constate qu’elles sont toutes deux asymétriques, à cause de l’arbre…ce qui n’était pas un gros souci…

 

 

Les MEDIS (varangues) sont effilées à leur pointe et arrondies sur leurs angles. A l’époque ce travail de finition était la marque d’un « bon travail ». Il est vrai que taxes et charges diverses ne pesaient pas aussi lourdement sur le travail et ces détails de finition n’étaient guère coûteux. On remarquera aussi le clou d’époque, de tête et de section carrés.

Le fond du SARDINAL est plat. 

La PARAIA et la SOBREPARAIA (les deux premières planches à partir de la quille) entourent et insèrent l’ESCUA (les fausses quilles). Comme les bateaux sont tirés sur la plage le fond en est plat et las ESCUAS verticales.

 

Michel Juncy et « NOTRE DAME DE CONSOLATION »

  Michel JUNCY est un ami qui est venu visiter le chantier d’IDÉAL. C’est aussi l’un des co-propriétaires d’un sardinal construit à Collioure en 1913 par le chantier FERRE, le "Notre Dame de Consolation". Il mesure 11 mètres, c’est un des plus grands construits à ce jour. Le « Notre Dame de Consolation » est l’un des deux seuls bateaux classés Monument Historique en Méditerranée, il est basé à Argelès sur Mer. C’est un véritable joyau qui continue à naviguer grâce à la volonté farouche de ses propriétaires.

 L’autre monument historique est le Miguel CALDENTEY. Une Goélette de 30 mètres construite en 1916 aux Baléares  pour commercer avec les Philippines et l’Amérique du sud. Propriété de la commune de Canet en Roussillon, ce bateau pourrit scandaleusement au fond du port, nous en reparlerons.

Ces deux exceptions culturelles sont donc Catalanes…  

 

 

 

Communiqué de Presse du 18 mai 2004

 

                                        PATRIMOINE MARITIME CATALAN :

LE SCANDALE DU « MIGUEL CALDENTEY »  

Traduction en catalan

  L’association « sauvons Idéal », qui restaure le sardinal détruit par un incendie en 2001 sur la plage de Collioure, s’indigne de la situation faite à la goélette de 30 mètres « Miguel Caldentey ». Construite en 1913 aux Baléares, abandonnée de tous elle pourrit dans une vasière du port de Canet en Roussillon, jusqu’à ce que mort s’en suive ? Dernièrement des parties arrière du pavois flottaient dans le port, le safran du gouvernail a coulé on ne sait où, le pont s’affaisse… 

Or c’est une pièce exceptionnelle de notre patrimoine : il représente l’un des deux seuls navires de grande taille survivant du passé maritime Catalan. Lequel a connu son apogée au XIXéme siècle avec les lignes maritimes vers les Philippines, l’Amérique du Sud et Cuba. L’autre (la « Santa Eulalia ») se trouve à Barcelona, sous la responsabilité du Museu Maritim qui l’a entièrement restauré et la fait naviguer. Deux poids deux mesures donc, ou plutôt deux sens du patrimoine bien différents…

Il est fondamental que ces deux navires soient préservés: outre l’intérêt patrimonial présenté par chacun (Ils sont sensiblement différents), il peut arriver un accident de mer qui nous prive du dernier. Le « Miguel Caldentey » doit donc être sauvé, nous le devons à nos enfants.

Par ailleurs il se trouve que ce navire, qui fréquentait le port de Port-Vendres jusque dans les années 50, a été classé « Monument Historique » en 1988. Ce qui prouve son incontestable intérêt patrimonial. Mais ce classement impose à son propriétaire (la commune de Canet en Roussillon) comme aux services de l’État, des obligations incontournables quand à sa survie. Obligations prévues par la loi. Pourtant jusqu’ici rien n’y a fait. Pouvons nous rester sourds et aveugles plus longtemps? 

  L’association « Sauvons Idéal » interpelle donc publiquement:

-          le Propriétaire, pour qu’il explique pourquoi les fonds nécessaires à l’entretien du navire ne sont pas prévus?

-          Le Préfet, pour qu’il justifie pourquoi un rapport d’expertise lui permettant d’agir, n’a pas été commandé à l’expert national chargé du patrimoine maritime?

-          Le Directeur Régional des Affaires Culturelles de Montpellier pour qu’il explique pourquoi ses services qui en ont les moyens, n’ont pas contraint le propriétaire?

  Nous lançons par ailleurs un appel direct à tous ceux pour qui le patrimoine a un sens, afin que ce cri d’alarme soit relayé, que les mesures urgentes de sauvetage soient prises et qu’un projet global de restauration puis d’utilisation pérenne de ce monument soit enfin élaboré et financé.  

 

PATRIMONI MARÍTIM CATALÀ :

L’ESCÀNDOL DEL « MIGUEL CALDENTEY »

 

L’associació « sauvons Ideal », que restaura el sardinal destruït per un incendi en 2001 a la platja de Cotlliure, s’indigna de la situació de la goeleta de 30 metres « Miguel Caldentey ». Construïda el 1913 a les Balears, abandonada per tots, se podreix en un fangar de voramar del port de Canet de Rosselló, fins a tant que mori ? Darrerament parts de darrere de la coberta flotaven al port, trossos  del timó s’han enfonsat qui sap on, el pont s’esfondra…

Ara bé, és una peça excepcional del nostre patrimoni : representa un dels dos únics navilis de grans dimensions que ha sobreviscut del passat marítim català ! Han conegut l’apogeu al S. XIX amb les línies marítimes vers les Filipines, l’Amèrica del Sud i Cuba. L’altre (la Santa Eulàlia) se troba a Barcelona, sota la responsabilitat del Museu Marítim que l’ha restaurat de cap a cap i l’ha fet navegar. Dos pesos, dues mesures doncs, o més aviat dos sentits del patrimoni ben diferents…

És fonamental que aquests dos vaixells siguin preservats : ultra l’interès patrimonial que presenten  cada un (són sensiblement diferents), pot ocórrer que un accident de mar nos privi del darrer. El « Miguel Caldentey » l’hem de salvar doncs, ho devem als nostres fills.

D’altra banda, el fet és que aquest vaixell, que freqüentava el port de Portvendres fins als anys 50, ha estat classificat Monument Històric per França el 1988. Cosa que prova el seu incontestable interès patrimonial. Però aquest classificació imposa al seu propietari (el municipi de Canet de  Rosselló) com als serveis de l’Estat, obligacions inedulibles pel que fa a la seua supervivència. Obligacions previstes per la llei. Tanmateix fins ara no s’hi ha fet res. Podem encara molt de temps restar sords i cecs ?

 

L’associació « Sauvons Ideal » interpel·la doncs públicament :

 

-          El Propietari, per tal que expliqui perquè els fons necessaris al manteniment del vaixell no s’han previst ?

-          El Prefecte, per que justifiqui perquè un report d’expert que li permetia d’actuar, no ha pas estat comandat al pèrit nacional encarregat del patrimoni marítim ?

-          El Director Regional dels Afers Culturals de Montpeller perquè expliqui perquè els seus serveis que ho poden fer, no han pas obligat el propietari?

 

Endemés llancem una crida directa a tots aquells per qui el patrimoni té sentit, a fi que se facin ressò d’aquest crit d’alarma, que les mesures urgents de salvament per fi siguin preses i que un projecte global de restauració i, en acabat, d’utilització perenne d’aquest monument per fi sigui elaborat i finançat.

 

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